Pok-ta-pok

Hier soir nous avons fait une autre sortie à Plaza Grande pour une activité que nous avions prévue depuis longtemps. Tous les samedis soirs il y a une démonstration de pok-ta-pok le jeu rituel maya. Les mayas ne sont pas les seuls à avoir joué à ce jeu; plusieurs civilisations meso-américaines de l’Amérique du Sud et du Nord ont joué à des variantes de ce jeu.

Le jeu se voulait un rituel religieux autant qu’un divertissement. Les règlements exacts ne sont pas connus et plusieurs hypothèses ont été avancées dont certaines ont été abandonnées au fil des recherches. On a longtemps pensé que le capitaine de l’équipe perdante ou même tous les membres de l’équipe était sacrifiés. Ce ne serait pas le cas sauf pour de rares exceptions, notamment lorsque la partie était jouée pour régler un différent entre deux cités rivales plutôt que de faire la guerre.

On sait aussi que les parties pouvaient durer plus d’une journée. Le but du jeu était de faire passer un ballon de latex pesant plusieurs kilos dans un anneau de pierre placé au haut d’un mur, parfois incliné parfois vertical. Les joueurs pouvaient seulement utiliser leur hanche, les épaules ou les bras pour frapper le ballon; ils ne pouvaient utiliser les mains ou les pieds. Des points étaient marqués par une équipe en faisant passer le ballon dans l’anneau ou quand l’équipe adverse ne parvenait pas à frapper le ballon avant qu’il franchisse la limite de leur portion du terrain.

Avant le début du match, le chaman maya purifie le terrain à l’aide de la fumée d’une plante aux propriétés médicinales.

Le chaman procède à la purification en récitant des incantations et à l’aide de la fumée de la résine de copal. Il s’assure de faire le tour du terrain dont les côtés font faces aux points cardinaux. Ensuite les capitaines des deux équipes font également le tour du terrain soit avec une torche ou un costume d’oiseau.

L’une des équipes représentait les forces de l’inframonde symbolisées par des jaguars et l’autre les lumières sous la forme d’aigles et chaque équipe portait des peintures en conséquence.

Le représentant de l’équipe des jaguars.
Le représentant de l’équipe des aigles.

Le chaman purifie également tous les joueurs qui s’agenouillent à tour de rôle.

La fumée est produite en brûlant de la résine de copal qui possède des propriétés médicinales et sent très bon.
Ensuite les joueurs des équipes font une dance rituelle au son des tambours.
Les équipes se font faces pour entreprendre le match.

On se rend vite compte de la difficulté du jeu et des habiletés nécessaires. On peut voir sur le vidéo suivant comment les joueurs procèdent. Même lorsque le ballon roule par terre les joueurs se jettent au sol pour essayer de le faire bondir de nouveau. On comprend à les voir pourquoi des préposés s’assurent de nettoyer méticuleusement le sol avant la partie.

La foule était très engagée et célébrait les réussites. On a eu la chance de filmer au moment d’une réussite de l’équipe en face.

Dans une deuxième partie du jeu les joueurs utilisaient cette fois une boule de bois en feu et essayaient toujours de passer la boule dans l’anneau. Je n’ai pas compris si c’était une variante du jeu ou si c’était un jeu différent qui se jouait dans d’autres circonstances.

Il faut dire qu’il y avait une femme qui décrivait au micro les différents aspects du jeu et de la culture maya. Elle parlait généralement en espagnol et répétait de petites portions en anglais mais son accent rendait son anglais plus difficile à comprendre que son espagnol. J’arrivais à bien la comprendre dans l’ensemble mais les bruits ambiants noyaient parfois ses explications. 🙂

Pour paraphraser un lecteur du blogue (quoique j’avais moi-même pensé la même chose) c’est peut-être de là que vient l’expression “jouer avec le feu”.
Telle une véritable groupie Lynda voulait une photo avec l’un des joueurs après la démonstration mais ce n’était pas chose facile avec toutes les personnes qui souhaitaient la même chose. Elle a opté pour l’oiseau.

Nous avons bien aimé l’expérience et il n’est pas impossible que nous y retournions un autre samedi. Nous sommes arrivés peu avant le match et il restait seulement des places debout et seulement à une extrémité du terrain de jeu. Il y avait aussi plusieurs estrades alors ça serait le fun de revoir le tout avec un meilleur point de vue.

Nous avons complété la soirée avec des petits rafraîchissements dans des chaises d’amoureux: une agua de chaya pour Lynda et un cornet pour moi.

Nous allons avoir l’occasion de voir le plus grand terrain connu de pok-ta-pok lors de notre excursion à Chichén Itzá vendredi prochain. La photo d’en-tête de cet article de blogue date de notre visite sur le site maya de Cobá lors de notre voyage de 2 semaines dans un resort de Riviera Maya en 2018. Nous verrons sûrement d’autres terrains lors des visites des sites de Uxmal et de Dzibilchaltun au cours des prochaines semaines.

2 Replies to “Pok-ta-pok”

  • La plante médicinale utilisée serait-elle le foin d’odeur (« sweetgrass »), une plante utilisée par les peuples autochtones du Canada pour la purification?

    • En fait après quelques recherches j’ai trouvé que c’est la résine de copal qui est brûlée pour produire la fumée, une forme d’encens. 🤗

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