Uxmal
2025-02-15

Hier nous sommes allés visiter une autre cité maya. C’est la 4ème que nous visitons au Mexique et c’est celle que nous avons aimé le plus. Au cours d’un premier voyage au Mexique en mai 2018 nous avions visité Tullum (une des dernières cités mayas construites) et Coba (une des premières cités mayas contruites). Il y a quelques semaines nous avions visité Chichén Itza qui est probablement la cité maya la plus connue.
Le contraste entre Chichén Itza et Uxmal est saisissant. La première est un site très touristique et très commercial. Il y a des centaines de visiteurs dès l’ouverture le matin puisque la cité est à quelques heures seulement de Cancún (un réservoir important de touristes) ainsi que de Progreso (un port de bateaux de croisières). De plus Chichén Itzá est dans la liste des merveilles du monde moderne. Mais il est difficile d’en apprécier l’essence et la beauté parmi toute cette foule et tous ces commerçants qui essaient d’attirer l’attention pour vendre leurs souvenirs.
A l’opposé Uxmal accueille plusieurs touristes bien sûr mais ils sont en général beaucoup moins nombreux. Et à part quelques petits commerces permanents dans le bâtiment d’accueil le reste du site est libre de commerçants. Paradoxalement on avait absolument rien acheté à Chichén Itzá mais on a dépensé plus de 100$ à Uxmal. 🤷♂️ À Uxmal il est aussi possible de fouler le sol de plusieurs bâtiments et même d’en voir l’intérieur.
La cité d’Uxmal est la première d’une série de plusieurs sur un chemin maya connu sous le nom de Ruta Puuc. La cité compte 2 pyramides et elles sont en excellent état. Celle qu’on voit en entrant sur le site est magnifique, c’est la “pyramide du sorcier”. Elle est aussi imposante que la fameuse El Castillo de Chichén Itzá. Son architecture est de type maya classique la cité ayant subi peu d’influence extérieure. Elle a connu plusieurs phases de construction entre les 6e et 10e siècles.







Le musée du chocolat
Notre 2e visite de la journée était au Musée du chocolat qui est situé presque en face du site d’Uxmal. On peut y apprendre l’histoire du chocolat à partir de son utilisation comme monnaie par les aztèques et les mayas et à travers son parcours et sa transformation jusqu’à son adoption en Europe des siècles plus tard. On prend connaissance de l’histoire via des présentations dans 7 maisons mayas typiques. Dans la dernière maison il y a une présentation (et une dégustation) du breuvage chaud au chocolat tel qu’originalement préparé par les mayas. C’est un breuvage somme toute assez amer.

En plus de raconter l’histoire du chocolat le site est aussi un refuge pour des animaux sauvés de mauvaises situations ou qui étaient maltraités. Pour différentes raisons ce sont des animaux qui ne pourraient survivre dans la nature. Il y a des jaguars, des singes, des cerfs, un crocodile et différents oiseaux.



Après la visite du musée du chocolat nous nous sommes arrêtés pour luncher dans un restaurant qui sert de la nourriture yucatèque typique. C’était une autre excellente suggestion de notre chauffeur Antonio et le repas était copieux et très bon.
Le restaurant offre aussi une petite “cérémonie” spéciale. Nous avons eu l’occasion de la voir à de multiples reprises avant de décider de nous y prêter. Le serveur verse du mezcal dans des verres à shooters. Il place ensuite un grand sombrero sur la tête d’un client. Puis il prend un verre de mezcal et s’en sert pour frapper la table à quelques reprises avant de remettre le verre à la personne qui doit le boire d’un trait sous des encouragements de “rapido rapido” du serveur. Il peut le faire encore avec un ou plusieurs autres verres que la personne doit aussi boire d’un trait chaque fois. À une table près de nous il y avait un groupe de plusieurs allemands et ils sont reconnus comme de bons buveurs. Chacun a eu 2 verres, quelques-uns 3 et une femme en a même bu 4. Quand le client a terminé le serveur retire le sombrero et lui prend la tête à 2 mains, la secoue un peu en disant “chaka chaka” puis il termine avec un petit coup de poing sur la tête.
Après avoir vu tout le groupe d’allemands puis un groupe de français se prêter au jeu, Lynda et moi avons décidé de le faire aussi, avec un seul shooter chacun par contre. J’avais promis à quelqu’un avant le voyage de lui envoyer des photos de Lynda et moi avec un gros sombrero. L’occasion était trop belle pour ne pas ajouter un petit spécial en remplissant la promesse.

Après le lunch notre chauffeur a fait un petit détour vers son village natal de Muna pour nous présenter une amie qui est artiste et qui y possède un atelier et une boutique depuis près de 40 ans. L’endroit est rempli de centaines de pièces de poteries de différentes tailles mais toutes uniques et originales. En arrivant elle travaillait sur une petite pièce représentant un lapin et elle complétait les détails de la surface avec un petit pinceau et de la peinture naturelle qu’elle prépare elle-même avec des ingrédients qu’elle trouve localement. Elle s’inspire beaucoup de l’histoire et de la culture maya. Nous nous sommes laissés tenter par un petit vase avec un thème de scribe maya.
Yaxcopoil
Nous avons ensuite fait route vers une hacienda pour notre dernière visite de la journée. On en trouve encore beaucoup au Yucatan. Plusieurs ont été transformées en restaurants ou en hôtels boutiques mais celle qu’Antonio avait choisi pour nous est maintenant un musée. C’est la hacienda Yaxcopoil (se prononce yash-co-po-il). Elle était l’une des plus grandes de tout le Yucatan. Son nom maya signifie “la place des arbres verts Alamo”. Elle date du 17e siècle. Le propriétaire actuel l’a hérité de ses parents dont la famille l’avait acquise en 1864. D’une superficie originale de 22 000 acres elle occupe maintenant seulement 3% de cette surface.
Les haciendas sont apparues après la conquête par les espagnols qui ont importé des chevaux et du bétail d’Europe pour reproduire les domaines d’Espagne. Pendant quelques siècles ces haciendas ont été au centre de la vie au Mexique. Puis lorsque le transport maritime a connu un essor important à partir de la 2e moitié du 19e siècle une grande demande est apparue pour de la corde durable capable de supporter l’assaut du sel de mer. Une fibre produite à partir d’une plante très utilisée par les mayas du Yucatan, le henequén permettait de produire des câbles très solides et durables. Cette fibre est connue comme le sisal du nom du port de la côte nord du Yucatan d’où étaient expédiés les câbles vers l’Europe.
Les haciendas se sont transformées en plantations de henequén qui a été surnommé “l’or vert du Yucatan” et les propriétaires ont fait des fortunes. En plus de leur hacienda plusieurs ont entrepris de bâtir de somptueuses résidences “secondaires” à Merida, plus spécialement sur Paseo de Montejo. Aujourd’hui des fibres synthétiques ont remplacé en grande partie l’usage du sisal dont l’âge d’or s’est terminé dans la 2e moitié du 20e siècle.






Au cours de la prochaine semaine nous allons prendre une pause et nous promener dans Merida. On va aussi rencontrer dès demain un collègue de travail de Lynda qui est aussi à Merida pour une semaine. Nous allons refaire quelques excursions dans la semaine suivante en louant une voiture. Nous souhaitons notamment retourner à Izamal et voir la cité maya de Dzibilchaltún qui est juste au nord de Merida.
Difficile de dire si Lynda essaie d’imiter le jaguar ou si elle feint d’avoir peur. Après l’espagnol, peut-être des cours d’acting ? 🙂