De San José à Bajos del Toro
2024-02-05

À notre troisième visite au Costa Rica nous avons finalement visité un peu de San José dimanche. Lynda était intéressée de voir les quartiers de Escazu (un des plus chics) et Santa Ana. Le problème ici c’est qu’il faut trouver du stationnement pour se promener ce qui n’est pas facile partout. A Escazu nous n’avons finalement vu que le centre d’achat, le Multi Plaza. Nous pensions y stationner et aller visiter les alentours mais il est situé dans un secteur plus commercial du quartier et il n’y a rien de particulièrement intéressant à voir autour. Et surtout, le quartier est dans un secteur montagneux de San José alors il est difficile de trouver un endroit pour avoir un point de vue général.

Nous avons donc décidé d’aller voir Santa Ana qui est un quartier voisin et qui n’est pas aussi cossu mais qui se dessine comme une petite ville typique du Costa Rica. Le centre de la ville était fermé pour les voitures parce qu’il semble que la feria des agriculteurs de Santa Ana se tient directement dans les rues autour de l’église et du parc. Nous n’avons pas pu visiter l’intérieur de l’église qui est assez vieille parce qu’il y avait un mariage à l’intérieur. Ce que nous avons vu de Santa Ana correspond assez à ce que nous avons vu dans la plupart des villes du Costa Rica jusqu’ici.

Entre Escazu et Santa Ana j’avais trouvé un petit café sur Google Maps pour permettre à Lynda une petite saucette parmi les chats. Elle cherche toujours des chats partout où on va mais jusqu’à présent au Costa Rica nous n’en avons pas vu beaucoup et ceux qu’on voit sont généralement assez farouches. Il faut dire qu’il y a beaucoup de chiens ici alors ça peut expliquer que les chats se montrent discrets. Le café en question se nomme le Cat Café et il y une portion fermée du café où on peut câliner des chats; il y en avait près de 10 dont un qui est tombé amoureux de Lynda et qui essayait constamment de grimper sur elle. Ce sont des chats qu’il est possible d’adopter alors ce ne sont pas toujours les mêmes. C’était très tentant. 😍


Notre deuxième activité de la semaine s’est tenue en deux temps. Cela est dû à ma phobie de conduire sur les routes à flancs de montagnes; surtout celles du Costa Rica parce qu’elles sont souvent très étroites, en lacets, en très mauvais état par endroits et qu’il n’y a pas de garde-fou à plusieurs endroits dangereux. Nous voulions aller voir des chutes dans la région de Bajos del Toro qui est une petite ville dans les montagnes voisines du volcan Poas que nous avons vu l’an dernier.
Vendredi nous sommes donc partis pour Bajos del Toro, un chemin de seulement 33 kilomètres et de 65 minutes selon Google Maps.

Après plusieurs changements de routes, des petits tronçons de 1 kilomètre ou moins, nous avons commencé l’ascension. Après 19 kilomètres et une ascension importante et après quelques virages à 270 degrés j’ai eu le malheur de demander à Lynda combien il restait de kilomètres; sa réponse de 14 a eu un effet immédiat sur moi dont la jambe tressautait sur l’accélérateur depuis un moment en raison de ma nervosité. J’ai décidé de rebrousser chemin à la première occasion parce que je m’imaginais 14 kilomètres de plus d’ascension et de virages au bord de ravins de plus en plus hauts.
De retour à Grecia je m’en voulais d’avoir manqué l’opportunité après avoir fait plus de la moitié du chemin. Dès samedi j’avais donc décidé que nous y retournerions dimanche. Heureusement pour moi j’ai eu la bonne idée de revérifier le parcours sur Google Maps dimanche matin avant de partir pour me rendre compte que les parcs privés où se trouvent les chutes à visiter sont fermés le dimanche. Je n’ose même pas imaginer ma déception si nous avions réussi à faire tout le chemin pour arriver devant des parcs fermés. 😱
C’est donc aujourd’hui que nous avons fait la deuxième tentative avec succès. Une chance que nous n’avons pas fait cet essai hier parce que la portion du parcours que nous n’avions pas fait m’aurait convaincu de ne pas faire de troisième tentative. 😱😱 La portion la plus haute est aussi la plus à pic et dont la chaussée est la plus étroite et la plus abîmée. Il faut régulièrement aller dans la voie inverse pour éviter des trous importants qu’on voit à la dernière seconde parce qu’ils sont souvent dans l’ombre. Le dernier tronçon avant Bajos del Toro est tellement à pic que j’aurais eu de la difficulté à immobiliser totalement la voiture et j’avais peur de trop freiner et faire surchauffer les freins. Au retour dans la montée j’avais la pédale au fond en 1ère vitesse et la voiture avait de la difficulté à monter. Je n’ai jamais vu de pente aussi abrupte de toute ma vie et plusieurs véhicules étaient arrêtés à droite avec le capot ouvert, probablement en raison de surchauffe du moteur.


Lynda devant l’affiche à l’entrée du village.
Finalement les chutes et le paysage en valaient vraiment la peine. Nous avons commencé par la Catarata del Toro. C’est une chute dans le cratère d’un ancien volcan. Les parois du cratère sont quasi verticales. Il faut descendre puis remonter 459 marches pour y aller et en revenir. Au début il y a quelques centaines de marches en béton puis ça devient des planches qui retiennent de la terre et du gravier. Les marches sont un peu plus hautes que des marches normales ce qui est plus difficile pour les chevilles et les genoux. Qu’à cela ne tienne j’avais surmonté ma phobie pour voir les chutes alors j’étais prêt à mourir pour faire le parcours en entier. 😃


La vue de la chute du premier observatoire au début du sentier. Retenez bien l’endroit où nous sommes. 😃




Après la remontée, quelques instants pour reprendre nos esprits et un breuvage rafraîchissant nous nous sommes rendus à Blue Falls qui est l’autre parc issu du même projet de faire connaître les chutes de la région. C’est 600 mètres plus loin sur la même route. On reprend la voiture pour s’y rendre parce qu’il faut savoir économiser ses énergies. 😃
On trouve sept chutes dans ce deuxième parc et le parcours est un peu plus facile. Le chemin est large et la pente n’est pas trop abrupte. Le préposé a l’entrée nous indique qu’il faut 15 minutes pour se rendre aux chutes. Il nous a fallu plutôt 30 minutes et ce pour nous rendre à la fourche d’où partent les sentiers vers les chutes. Il y en a ensuite à 5, 10 et 15 minutes de marche supplémentaire. Nous avons décidé d’aller voir les 3 qui sont à 5 minutes de marche; nous n’avions pas l’énergie pour les voir toutes, surtout que le niveau de difficulté est différent aussi car l’accès est plus difficile à celles qui sont le plus loin.
En arrivant aux deux premières qui se nomment Las Gemelas (les jumelles) on se rend compte qu’il y a encore des marches à descendre. Lynda abdique car ses genoux ne peuvent plus supporter de nouvelles marches. Qu’à cela ne tienne j’ai décidé qu’il me reste assez d’énergie. Lynda s’assoie donc à l’entrée des marches et je descends pour voir les chutes. Elle a pris une bonne décision car le sentier devient plus difficile et les marches plus rudimentaires au fur et à mesure que j’avance. On doit traverser un petit pont de métal au dessus de la rivière puis on voit la première des jumelles. Pour s’en approcher ça devient ensuite plus risqué car c’est un parcours de grosses pierres de rivière, plus ou moins glissantes selon l’endroit. Et je n’ai pas le choix de m’approcher parce qu’il faut être devant la première pour voir la deuxième.



À cet endroit il y avait un autre préposé de la place qui assiste les gens au besoin et qui veille à la sécurité des gens qui se baignent. En lui parlant un peu je lui mentionne que mon épouse est restée près des marches parce que ses genoux ne supporteraient pas le terrain accidenté. Il m’a proposé d’aller la chercher. 🤣 Je lui ai expliqué en espagnol que la difficulté de ce qu’il proposait ne résiderait pas dans le fait de l’amener jusqu’aux chutes mais de la convaincre d’y venir. 😃
Je ne suis pas resté trop longtemps parce que je ne voulais pas que Lynda s’inquiète. J’ai donc rebroussé chemin mais je sentais aussi que mes pas n’étaient plus aussi assurés. Une chance que nous avions des bâtons de marche; ça aide beaucoup. J’ai donc rejoint Lynda puis nous avons marché les quelques minutes jusqu’à l’amorce du sentier de la chute suivante. Lynda a de nouveau pris le banc et je suis descendu, parce qu’il y avait encore des marches, évidemment.

Pendant que je me trouvais près de l’eau de la rivière j’ai décidé de rincer la débarbouillette humide que nous avions amené pour nous rafraîchir le visage par moment. En me penchant le sac à dos a failli tomber à l’eau et je suis passé à un cheveu de piquer une tête à l’eau. J’ai donc décidé que cette cascade serait ma dernière de la journée pour que la prochaine chute à raconter ne soit pas la mienne.


Sur le chemin du retour en voiture il y avait des endroits avec des points de vue à couper le souffle mais je ne voulais pas arrêter car il n’y a pas d’endroits pour le faire de manière sécuritaire et la route est très étroite. Certains le font quand même rendant le parcours encore plus hasardeux. J’avais quelques bons mots pour eux dans ma tête en passant. 🤬
Lynda devait donc se contenter de prendre des photos à travers le pare-brise mais ça ne rend pas justice à la majestuosité des paysages et on ne sent pas autant l’effet de hauteur.


Au retour à Grecia nous sommes arrêtés pour manger de bons cornets de crème glacée. Je m’étais promis cette récompense si j’arrivais à surmonter ma peur. 🤗