Kaiteriteri – Greymouth

Aujourd’hui était une journée passablement chargée notamment par la route de Kaiteriteri à Greymouth (se prononce Grémoutte) avec deux visites prévues en chemin.

La journée s’est toutefois amorcée par une activité spéciale que j’avais prévu de longue date. C’est la raison pour laquelle nous avions 3 nuits à Kaiteriteri; pour avoir 2 occasions d’avoir la journée idéale. J’étais un peu désespéré par les 2 journées de pluie parce que mon activité nécessite un temps idéal sans pluie, sans couverture nuageuse importante et pas trop de vent. Quand j’ai vu jeudi soir qu’ils annonçaient finalement du beau temps samedi matin, j’ai fais ma réservation bien que la journée s’annonçait chargée. J’avais une solution de repli lors de notre passage à Queenstown vers la fin de notre séjour mais je voulais battre le fer pendant qu’il était chaud. J’avais donc rendez-vous ce matin à 9 heures ici pour une expérience « out of this world », presque littéralement.

Pourquoi un saut en parachute? Tout d’abord parce que je suis un peu handicapé par plusieurs phobies. Depuis quelques années j’essaie de sortir de ma zone de confort pour pouvoir, ne serait-ce qu’un court moment, reprendre le contrôle total de ma vie. Les activités des voyages des dernières années allaient dans ce sens: sorties en catamaran, prendre une tarentule sur mon bras, zipline, para-sail, excursion dans une rivière souterraine, ponts suspendus dans les arbres. Depuis 2 ans je me préparais mentalement à l’activité d’aujourd’hui en faisant de la visualisation le soir en me couchant et en regardant des vidéos du site que j’avais choisi il y a un bon moment en raison de ce qu’il offre d’unique: faire un saut en parachute en Nouvelle-Zélande avec vue incroyable sur l’île du nord et l’île du sud, l’océan et les montagnes.

L’autre grande source de motivation (et probablement la plus déterminante) est le courage incroyable dont ma sœur France a fait preuve devant les plus grandes épreuves avant de nous quitter l’an dernier. J’admirais comment ce petit bout de femme pouvait se tenir debout dans la tempête alors que j’avais souvent tendance à me replier devant mes peurs. J’allais être à la hauteur coûte que coûte et dominer une phobie de manière éclatante. Et je me suis plu à penser aujourd’hui que pendant un moment nous avons plané côte à côte. ❤️

Je me suis donc élancé à partir de 16 500 pieds bien ancré au devant de mon « jump master » Rod et accompagné d’un autre parachutiste qui a filmé le tout. J’ai le film et les photos sur une clé USB mais je ne peux les charger sur les iPads ou les iPhone; je les rendrai donc disponibles à la première occasion. Voici entre-temps quelques photos de la préparation où Rod (jump master) s’assure que mon harnais est bien ajusté, où le photographe (dont j’ai malheureusement oublié le nom) fait une petite entrevue, de l’attente avant le départ et de la marche vers l’avion. Ces photos ont été prises par Lynda qui pensait que ce seraient mes dernières photos (je blague à peine).

Vous remarquerez sur ces photos que le sourire n’est jamais forcé contrairement à nos photos de l’excursion sous la terre à Rio Secreto au Mexique en mai dernier. C’est un sourire légitime malgré la nervosité très palpable devant ce que je m’apprête à faire; je suis vraiment amusé à la perspective de sauter finalement. Me voici ensuite au retour encore plus enchanté:

Je peux affirmer sans l’ombre d’un doute que je pourrais sauter encore demain matin. C’est comme entrer dans de l’eau froide; quand on se décide à plonger l’inconfort est temporaire. Et plus jamais je ne trouverai que je suis coincé dans un avion; pour entrer 4 parachutistes, 4 masters et 1 photographe dans la petite cabine de cet avion il fallait vraiment qu’on soit empilés les uns sur les autres et il n’y avait qu’une séquence possible pour sortir. J’ai d’ailleurs été le dernier à m’élancer puisque les 3 autres avaient choisi 13 000 pieds comme altitude.

Après cette poussée intense d’adrénaline il fallait encore que nous parcourions 300 kilomètres sur une route passablement tortueuse avec plusieurs petites sections où un seul sens pouvait circuler à la fois, dont 2 fois en raison d’affaissement dans l’océan d’une travée ou une partie de travée, plusieurs fois sur de petits ponts et même une fois avec la montagne littéralement en surplomb au-dessus de nos têtes. Beaucoup de courbes à 25km/h ou 35 km/h à plus de 90 degrés (jusqu’à 180 degrés) avec la montagne à gauche et le précipice à droite souvent sans garde fou. Nous étions tous les deux très heureux d’arriver finalement à Greymouth.

Ces route ont toutefois l’avantage d’offrir des points de vue magnifiques et quelques endroits où il est possible d’arrêter pour profiter du paysage et prendre des photos.

Un des endroits en bordure de la route où nous sommes arrêtés pour quelques photos nous a offert un petit cadeau. Un véhicule était arrêté et les 2 occupants, un couple qui devait avoir atteint les 80 ans, étaient occupés à installer des chaises en prévision d’un petit pique nique improvisé dans un site beau et paisible. C’étaient des néo-zélandais qui selon notre compréhension arrivaient de Nelson; une assez bonne trotte. Nous avons jasé quelques minutes avant de repartir en nous disant que c’est comme ça que nous souhaitions vivre notre retraite.

La première de nos 2 visites prévues à notre programme était à Punakaiki (Cape Foulwinds) un endroit qui porte bien son nom en raison d’un vent qui décoiffe et qui produit des vagues magnifiques à répétition. Sur les rocs près du rivage on trouve aussi une colonie de lions de mer. Il ne sont pas très visibles sur cette photo mais il y en avait quelques dizaines.

Notre deuxième visite de la journée était environ 50 kilomètres avant Greymouth dans le Parc National de Paparoa où se trouvent des formations rocheuses judicieusement nommées « Pancake Rocks ». Façonnées notamment par la mer elles sont impressionnantes et offrent même quelques endroits qui s’apparentent à des « blow holes » de baleines et qui soufflent de la vapeur d’eau lorsque les vagues frappent en contrebas.

Nous aurions aimé profiter plus longtemps de ces endroits magnifiques mais les émotions et la route de la journée commençaient à nous peser sur les épaules et nous souhaitions compléter le trajet avant que la visibilité ait trop diminué. Nous sommes finalement arrivés à Greymouth un peu avant 18 heures. Après un apéro dans notre chambre et une bonne douche nous avons opté pour le restaurant de l’hôtel. Nous faisions quelques peu « dépareillés » en entrant dans le restaurant puisqu’une dizaine de tables en entrant étaient occupées par un imposant contingent de chinois (un voyage organisé) dont plusieurs nous ont regardé semblant se demander d’où on sortait. Les asiatiques sont d’ailleurs très représentés partout où nous allons probablement en raison de la proximité relative pour eux de la Nouvelle-Zélande comme destination. Dans la plupart des endroits d’ailleurs les dépliants sont offerts en anglais et en chinois.

Notre journée demain sera plus facile avec seulement 173 kilomètres à parcourir qui vont nous amener près des premiers glaciers. Nous nous permettrons donc une grasse matinée.

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